dimanche 3 février 2008

Analyse de la gestion financière de Grasse de 2001 à 2006












Excédent Brut de Fonctionnement


  • 6012K€ en 2006 par rapport à 5902K€ en 2001 i.e +1,86%
  • Il n’a guère progressé et à beaucoup fluctué pendant le mandat. Cette tendance traduit la difficulté à maîtriser la progression des dépenses courantes par rapport aux recettes.
  • Le fonds de roulement s’est évaporé entre 2001 3926 K€ pour atteindre K€ 511 en 2006. Ce qui implique une trésorerie tendue et une dépendance croissante vis-à-vis des banques.
  • La dette est passée en 2001 de K€ 66 460, soit €1484/habitant à K€ 72 026, soit €1608/habitant en 2006 (moyenne de la strate : €1037/habitant).

Monsieur le Maire fait du Marketing

  • L’analyse du poste charges montre que si Monsieur le Maire a su maîtriser les dépenses de personnel, il a laissé largement filer les frais de communication (publications, fêtes, cérémonie…)
  • Il est également très généreux s’agissant des subventions versées aux associations et aux personnes de droit privée. Ce poste est de K€ 8000, il est supérieur à la moyenne régionale et à la moyenne de la strate.
  • Ainsi les postes subventions versées aux associations et personnes privées et contingents totalisent K€ 11 000 en 2006, soit 19% des charges et 18% des produits.
  • Sont-elles toutes utiles, toutes justifiées?

Charges Financières

  • Elles ont été stabilisées par restructuration de la dette qui se traduit dans l’immédiat par un allègement de son service mais qui en renvoie le remboursement à plus tard.
  • La municipalité a dû faire un échange de taux d’intérêt (SWAP fixe contre variable) avec la CDC qui lui a permis en 2004 de percevoir en produit financier K€ 1092 et K€ 1557 en 2005.
  • Mais aujourd’hui, dans le contexte de hausse des taux d’intérêt, cette situation doit s’être inversée en défaveur de la ville.

Capacité d’autofinancement nette de l’endettement


  • Elle est fortement négative en 2006 : K€ -9 088 , soit € -203/habitant versus en moyenne +€33/habitant.
  • Ce qui signifie que, toute chose étant égale par ailleurs, la ville doit perpétuellement emprunter.
  • La ville utilise des lignes de trésorerie auprès des banques, elle vit à crédit.

Marge de manœuvre inexistante

  • Difficile d’alourdir la fiscalité compte tenu des taux élevés appliqués aux bases d’imposition. Ces dernières progressent régulièrement de 3% /an.
  • L’endettement très élevé par rapport à la moyenne de la région et de la strate. Il faut 20,65 ans de CAF pour rembourser la dette. Grasse fait partie des communes ayant le plus mauvais ratio.

Questions

  1. Est-ce que cette fuite financière a amélioré la vie des Grassois ? (infrastructures, logement, écoles, action sociale, etc)
  2. Compromet-elle l’avenir? (menaces de hausse d’intérêt, ralentissement de la croissance en générale et de l’immobilier en particulier)
  3. Peut-on éviter la hausse des impôt locaux?
  4. Une baisse des investissements , des dépenses de fonctionnement est-elle à l’ordre du jour ?
  5. Comment éviter l’austérité et / ou la mise sous tutelle en 2008 ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Le haut niveau d'endettement de la ville de Grasse s'explique par les erreurs faites par les précédentes municipalités (notamment avec l'affaire de la pyrofusion dans les années 70-80). Il n'est certainement pas à mettre sur le dos de l'actuelle municipalité. Ce qu'on peut au contraire reprocher à l'équipe Leleux c'est de ne pas avoir réduit cette dette durant son deuxième mandat (contrairement à ce qui avait été amorcé durant le premier mandat). Jean-Pierre Leleux a géré Grasse comme on gère toute autre ville, c'est-à-dire sans tenir compte de l'ampleur de la dette qui est propre à la situation grassoise. Il est certain que le maintien d'un taux élevé d'investissements est beaucoup plus rapporteur en terme d'image que le remboursement de la dette. Pourtant c'est cette dernière option qui est la plus sage à moyen et à long terme.
Mais en ce qui concerne l'ampleur de la dette, il parait déplacé, voire malhonnête de l'attribuer à Mr Leleux. Votre analyse est biaisée et (involontairement) manipulatrice : quand vous titrez "Analyse de la gestion financière de Grasse de 2001 à 2006" et quand dans cet article, vous notez "Le service de la dette absorbe une grande partie des ressources de la ville" sous un graphe où il est criant que déjà en 2001, le remboursement de la dette représente une part élevée dans le budget, c'est au mieux illogique. Il est important que vous compreniez que le fait que le fait que "le service de la dette absorbe une grande partie des ressources de la ville" est un fait exact mais qui n'a strictement rien à voir avec la "gestion financière de Grasse de 2001 à 2006". Pire, quand vous écrivez "Grasse a perdu son indépendance financière", c'est déplorable ! Mais regardez vos chiffres : elle l'avait déjà perdue en 2001 (et bien avant). Votre article entretient cette confusion du début à la fin : il ne traite en réalité quasiment pas de ce qu'il est censé traiter : la gestion depuis 2001.
En ce qui concerne les impôts locaux, votre article n'est pas non plus juste : vous mettez dans le même paquet tous les impôts locaux au lieu de vous intéresser aux impôts locaux réellement fixés par le conseil municipal : la taxe d'habitation et les taxes foncières qui sont restées au même taux que 1996 (premier budget de la municipalité actuelle). On ne peut pas accuser Mr Leleux des augmentation d'impôts des autres administrations.
Il est cependant important que la question budgétaire fasse irruption dans la campagne municipale. Il est regrettable que vous ne vous focalisiez pas sur les vraies questions : Pourquoi la municipalité n'a pas réduit fortement la dépense publique, l'administration municipale et les frais de fonctionnement pour répondre à l'urgence d'une situation initiale d'endettement ? Pourquoi les impôts n'ont-ils pas été baissés compte tenu de leur taux initial trop élevé ? Quels sont les engagements de la municipalité sur cette question pour la prochaine mandature ?

Et aussi des questions vous concernant : Pourquoi avoir rejoint une liste où est présente en bonne place l'ex-adjointe aux finances qui a voté les budgets 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006 et 2007 alors que ce sont ces budgets même que vous critiquez ? Pourquoi avoir rejoint une liste où sont présents de nombreux membres du PCF, un parti idéologiquement adepte de la dépense publique, de l'intervention massive de la puissance publique? Vous pensez que c'est en dépensant plus qu'on réduit la dette ?

Anonyme a dit…

Je propose qu'un vrai débat public ait lieu à l'Espace Chiris pour que toutes et tous les Grassois soient conscients de la situation financière de leur ville. Donnons la parole à Monsieur Leleu et Mme Beteuil pour que nous soyons éclairés sur la direction prise jusqu'à ce jour et quelles sont les engagements pour l'avenir.

Je réagis au commentaire ci contre d'un anonyme ; nous savons tous que les problèmes de finance de la ville ne viennent pas de l'équipe municipale actuelle et qu'elles ont démarré bien avant 96. Je suis Grassois depuis 2001, j'ai vu une ville qui a entamer des travaux très visibles pour tous ! Mais a t'on vraiment les moyens financiers d'investir massivement dans ces travaux de réhabilitation ? Ne faut il pas mettre en veilleuse tous les évènements culturelles qui coutent cher. Ne faut-il aller chercher du soutient à Paris, Bruxelle, ...

Nous avons la chance d'avoir un grassois courageux de ses idées et qui s'est penché sur le problème des finances. Encourageons ce type d'initiative populaire surtout quand le sujet est aussi sensible que le dette de la ville!

A. B.

Stéphane a dit…

Cher lecteur anonyme,

Merci pour votre commentaire qui sonne comme celui d’une personne bien informée. Vous avez raison, le niveau d’endettement de la ville était très élevé dès le début du deuxième mandat de Mr Leleux. Je n’ai pas fait l’analyse des chiffres du premier mandat, ce serait sans doute instructif. Je doute cependant que l’on puisse attribuer l’endettement excessif (il fait plus qu’absorber la capacité d’autofinancement dégagée par la commune), au projet assez calamiteux de la pyrofusion, hérité des deux maires précédents. Si mes informations sont correctes, le coût de l’accord pour « solde de tout compte », négocié en 2000, fut approximativement de 360 000 euros par an au cours des 8 dernières années. Ce montant n’inclut pas le service de la dette souscrite avant la dite négociation, pour faire face aux dépenses engagées avant le fiasco. Cela dit, je doute que l’évolution récente de la CAF nette, qui s’améliore en première partie du mandat mais se détériore gravement entre 2004 et 2006, soit due à cet héritage. Peut être êtes-vous en possession d’informations auxquelles je n’ai pas accès dans ce domaine ? L’analyse des chiffres publiés par le Ministère des Finances est sans détour : l’équipe Leleux n’a pas su assainir les finances de la ville au cours du dernier mandat ; au contraire, elles les a laissé s’aggraver en choisissant une politique de fuite en avant dangereuse, autant en ce qui concerne les dépenses et le report des remboursements d’emprunt. A mon sens, c’est la situation qui est déplorable, pas la conclusion que je tire de l’analyse des chiffres officiels.

Un mot sur les impôts locaux : Mr Leleux étant à la fois Maire de Grasse et Président de la Communauté d’Agglomération, je le tiens pour responsable de l’ensemble des impôts prélevés au niveau local, taxe professionnelle incluse. Il ne se prive d’ailleurs pas pour naviguer entre les deux entités et budgets (voir l’annonce du jour concernant le rachat de l’usine Synrise). La confusion qui en résulte n’est pas saine. Il faudra clarifier les choses dès le début du prochain mandat.

J’en viens maintenant à vos questions concernant la liste « Grasse à Tous ». Madame Bétheuil s’est expliquée à plusieurs reprises sur ce sujet, y compris sur son blog, mais je résume ici : contrairement au précédent premier adjoint, démis de ses délégations au premier désaccord sérieux avec Mr Leleux, voter les budgets lui a permis de rester en poste pour tenter de limiter les dégâts, et demeurer au service de tous les Grassois. Elle a posé les questions qui dérangent, les plus graves formulées sous forme de notes au Maire, toutes restés sans réponses. Une forme de résistance de l’intérieur, dont beaucoup de Grassois lui sont redevables.

Quant à Monsieur Euzière, il est communiste, c’est vrai. Nul n’est parfait... (humour). C’est avant tout un homme de bon sens, intègre, qui connaît bien Grasse et veut servir, pas se servir. Je ne suis pas communiste moi-même, comme la grande majorité des membres de la liste « Grasse à Tous ». Il s’agit d’une liste citoyenne, indépendante des partis politiques, qui s’attachera au bien commun et à la résolution des problèmes des grassois, au premier rang desquels se trouve la situation financière de la ville. Notre programme est clair dans ce domaine : la priorité est l’assainissement des finances, la réduction des dépenses inutiles, la mise en place d’une gestion rigoureuse de tous les projets municipaux, le suivi régulier des délégations de service public et la renégociations des contrats d’affermages lorsque nécessaire.