dimanche 24 février 2008

Pourquoi « Grasse à Tous »

Certains sont surpris de voir mon nom figurer sur la liste « Grasse à Tous » conduite par Paul Euzière. Nos adversaires n’ont pas manqué de rappeler que Paul est communiste et chef de file de la gauche au conseil municipal sortant. Ils tentent ainsi de repositionner la liste comme une liste de gauche, voire d’extrême gauche. Or, nous sommes un certain nombre sur cette liste à être ouvertement de droite, que nous soyons ou pas membres d’un parti politique (ce qui n’est pas mon cas). Ce pourrait-il alors que « Grasse à Tous » soit effectivement une liste citoyenne de rassemblement, sans couleur politique, qui se soucie avant tout de mieux gérer la ville ? Explications.

Leleux : deux mandats, çà suffit !
Il est temps de changer de Maire. L’état désastreux des finances municipales justifie à lui seul que l’on remercie Monsieur Leleux. La capacité d’autofinancement de la ville, déduction faites des remboursements d’emprunts, est devenue dangereusement négative. Cela signifie que la ville dépense plus qu’elle ne gagne, qu’elle vit au dessus de ses moyens. L’endettement n’a cessé de progresser. L’étalement des échéances de remboursement, loin de régler le problème, est une véritable bombe à retardement, qui hypothèque l’avenir. On a tenté, bien maladroitement, de masquer la gravité de la situation en cédant certains actifs à la communauté d’agglomération (piscines, MIP , etc). Mais, là encore, l’effet boomerang est garanti car l’agglo n’aura pas d’autres solutions que de ponctionner plus les Grassois pour faire face aux dépenses accrues. Dans le but de contrôler les dépenses de fonctionnement, Monsieur Leleux a fait le mauvais choix : celui de maintenir les dépenses superflues (événementiel, communication, etc), au détriment de l’efficacité des services publics (essence pour les véhicules municipaux, personnel pour la vidéo-surveillance, etc). Pendant ce temps, les investissements sont restés insuffisants, notamment en matière d’infrastructure (crèches, parking, etc) et de soutien à l’activité économique créatrice d’emplois pérennes. De mauvais choix pour une mauvaise politique. Il semble que l’intérêt particulier prime sur le bien commun. La Mairie n’est plus à l’écoute des habitants. Difficile dans ses conditions de gérer la ville au mieux de leurs intérêts. Il est donc urgent de changer d’équipe !

Bernadette Bétheuil-Ramin : au service des Grassois
Je connais Madame Bétheuil depuis bientôt trois ans. J’ai vite reconnu son honnêteté et son intégrité, son dévouement au service du bien commun. Elle conçoit son rôle d’élu comme un service désintéressé, ce qui est fondamental. C’est pour cela que j’ai soutenu son projet de créer une liste de rassemblement, indépendante des partis politiques, visant à remettre du bon sens dans la gestion des affaires de la ville. Ces derniers mois, j’ai participé à l’analyse de la situation (voir précédents articles sur ce blog) et à la formulation d’un programme réaliste axé sur de vraies priorités. Parmi celles-ci, je retiens avant tout l’assainissement des finances, le développement des infrastructures au service des 50 000 habitants de la commune, et l’investissement dans l’avenir économique de la ville (pôle d’enseignement supérieur et de recherche, soutien aux entreprises innovantes, investissement dans la capacité hotellière et le commerce de proximité dans le centre ancien). Nous avons évoqué à plusieurs reprises la fusion possible avec l’équipe de Paul Euzière. Nos approches non partisanes et la proximité de nos vues sur le bilan et les priorités à venir les justifient. Loin de considérations d’ego, c’est leur désir de proposer une alternative forte et crédible à la réélection de Mr Leleux qui a décidé Bernadette Bétheuil et Paul Euzière à fusionner leurs listes.

Paul Euzière : l’homme de la situation
J’ai, depuis, fait la connaissance de Paul Euzière. J’ai très vite apprécié la qualité de son écoute, la justesse de ses analyses, la force de sa conviction que c’est le rassemblement, le plus large possible, autour de valeurs fortes, qui permettra de redresser la situation. Calme et déterminé, modéré mais ambitieux, Paul est tout sauf l’homme d’un clan ou d’un parti. C’est un homme intègre et libre, motivé avant tout par le bien commun, passionné par l’avenir de la ville et le bien être de tous ses habitants. C’est, à mon avis, l’homme de la situation, celui qui saura rassembler les Grassois autour d’un projet cohérent et réaliste. Nos orientations philosophiques sont différentes et je me doute que nous aurons des divergences d’opinions sur les questions de politique nationale. Mais les débats politiques nationaux sont nuls et non avenus au niveau local. Je sais que nous pourrons travailler ensemble, dans un vrai respect mutuel, pour mettre en oeuvre le programme de « Grasse à Tous ». Synthèse du travail des deux listes initiales, c’est un excellent programme, marqué sous le seau du bon sens. Paul Euzière est quelqu’un à qui je peux faire confiance. Il a assemblé une équipe diverse, à l’image de la population grassoise. Cette diversité fait sa force. Pour sortir la ville de la situation critique dans laquelle elle se trouve, il faut des gens compétents et intègres, qui sauront se retrousser les manches au service de tous les Grassois. Loin de nous opposer, nos différences sont un atout au service de ce qui nous rassemble. Je sais que Paul saura nous faire travailler ensemble. Je suis très fier et très honoré de faire partie de cette équipe. « Grasse à Tous », c’est l’avenir de Grasse !

dimanche 3 février 2008

Le bilan financier de Mr Leleux



Les élections municipales sont l’occasion de demander des comptes à nos élus. C’est un droit et un devoir pour chaque citoyen. Au moment de choisir leur prochain Maire, les Grassois seraient bien avisés de regarder de près ce que Mr Leleux a fait de leur patrimoine et de leurs impôts.
L’analyse des chiffres officiels, disponibles à la Mairie mais aussi sur le site Internet du Ministère des Finances, fait ressortir un bilan calamiteux pour le dernier mandat de Mr Leleux.
Les dépenses d’investissement ont considérablement augmenté depuis 2001. Ce pourrait être une bonne chose, si ces dépenses concouraient au développement de la ville. Or, l’analyse des chiffres montre que 33% de ces soi-disant investissements consistent en fait à rembourser nos emprunts !
Les dépenses d’équipement, quant à elles, n’ont que peu progressé. Les Grassois l’ont bien vu d’ailleurs : malgré la multiplication des opérations immobilières et la forte augmentation de la population grassoise ces dernières années, les infrastructures ne suivent pas et le service du public se détériore.
Mais, le plus inquiétant, c’est que le remboursement de la dette absorbe une partie grandissante des ressources de la ville. La dette a augmenté et notre capacité d’autofinancement, après remboursement des emprunts, est devenue négative. Un schéma vaut mieux qu’un long discours, cf le graphique ci-dessus.
L’endettement par habitant à Grasse est de 30% supérieur à celui des communes comparables. En l’état, il faudra 20 ans pour rembourser la dette sur les seules ressources de la ville. Mr Leleux se vante de n’avoir pas augmenté les impôts locaux (qui demeurent supérieurs à ceux que payent les habitants des villes de la même catégorie), mais il a tellement mal géré la ville qu’elle est au bord du dépôt de bilan. Sauf qu’une ville ne peut pas faire faillite. C’est la mise sous tutelle qui nous pend au nez, c’est-à-dire l’augmentation des impôts ! En effet, dans les situations de cessation de paiement, l’Etat prend le contrôle. Le Sous-préfet aura toute autorité pour lever l’impôt, une mesure assez incontournable dans ce genre de situations.
Comment Monsieur Leleux en est-il arrivé là ? Une gestion au gré du vent et quelques tours de passe-passe au service de ses ambitions électorales ont suffit. La dette a été restructurée au moment des élections cantonales de 2004. Les échéances de remboursement ont été retardées. Mais une telle souplesse coûte très cher car les taux d’intérêts augmentent. Et maintenant, il va falloir payer. Une vraie bombe à retardement !
En ne maîtrisant pas la progression des dépenses courantes par rapport aux recettes, en laissant s’envoler les frais de communication et les subventions (8 M d’Euros !), Mr Leleux a sans doute pensé pourvoir s’acheter une popularité.
L’état des finances de la ville aura des conséquences lourdes pour l'avenir des Grassoises et des Grassois. Je les invite à se poser les questions suivantes :
1. Un maire qui endette la ville plus que de raison, afin d’enjoliver son bilan au moment des élections, travaille-t-il pour la ville et ses habitants, ou bien pour lui-même ?
2. Comment renouveler notre confiance à un maire qui a fait les preuves de son incapacité à gérer la ville et ses finances « en bon père de famille » depuis déjà 13 ans ?
3. Que penser d’un maire qui clame à tous vents que la situation financière s’est améliorée sous son mandat, alors même que les chiffres officiels le contredisent ?

Voir l’analyse financière détaillée des comptes de la ville de Grasse pour les années 2001-2006 dans le prochain message.

Analyse de la gestion financière de Grasse de 2001 à 2006












Excédent Brut de Fonctionnement


  • 6012K€ en 2006 par rapport à 5902K€ en 2001 i.e +1,86%
  • Il n’a guère progressé et à beaucoup fluctué pendant le mandat. Cette tendance traduit la difficulté à maîtriser la progression des dépenses courantes par rapport aux recettes.
  • Le fonds de roulement s’est évaporé entre 2001 3926 K€ pour atteindre K€ 511 en 2006. Ce qui implique une trésorerie tendue et une dépendance croissante vis-à-vis des banques.
  • La dette est passée en 2001 de K€ 66 460, soit €1484/habitant à K€ 72 026, soit €1608/habitant en 2006 (moyenne de la strate : €1037/habitant).

Monsieur le Maire fait du Marketing

  • L’analyse du poste charges montre que si Monsieur le Maire a su maîtriser les dépenses de personnel, il a laissé largement filer les frais de communication (publications, fêtes, cérémonie…)
  • Il est également très généreux s’agissant des subventions versées aux associations et aux personnes de droit privée. Ce poste est de K€ 8000, il est supérieur à la moyenne régionale et à la moyenne de la strate.
  • Ainsi les postes subventions versées aux associations et personnes privées et contingents totalisent K€ 11 000 en 2006, soit 19% des charges et 18% des produits.
  • Sont-elles toutes utiles, toutes justifiées?

Charges Financières

  • Elles ont été stabilisées par restructuration de la dette qui se traduit dans l’immédiat par un allègement de son service mais qui en renvoie le remboursement à plus tard.
  • La municipalité a dû faire un échange de taux d’intérêt (SWAP fixe contre variable) avec la CDC qui lui a permis en 2004 de percevoir en produit financier K€ 1092 et K€ 1557 en 2005.
  • Mais aujourd’hui, dans le contexte de hausse des taux d’intérêt, cette situation doit s’être inversée en défaveur de la ville.

Capacité d’autofinancement nette de l’endettement


  • Elle est fortement négative en 2006 : K€ -9 088 , soit € -203/habitant versus en moyenne +€33/habitant.
  • Ce qui signifie que, toute chose étant égale par ailleurs, la ville doit perpétuellement emprunter.
  • La ville utilise des lignes de trésorerie auprès des banques, elle vit à crédit.

Marge de manœuvre inexistante

  • Difficile d’alourdir la fiscalité compte tenu des taux élevés appliqués aux bases d’imposition. Ces dernières progressent régulièrement de 3% /an.
  • L’endettement très élevé par rapport à la moyenne de la région et de la strate. Il faut 20,65 ans de CAF pour rembourser la dette. Grasse fait partie des communes ayant le plus mauvais ratio.

Questions

  1. Est-ce que cette fuite financière a amélioré la vie des Grassois ? (infrastructures, logement, écoles, action sociale, etc)
  2. Compromet-elle l’avenir? (menaces de hausse d’intérêt, ralentissement de la croissance en générale et de l’immobilier en particulier)
  3. Peut-on éviter la hausse des impôt locaux?
  4. Une baisse des investissements , des dépenses de fonctionnement est-elle à l’ordre du jour ?
  5. Comment éviter l’austérité et / ou la mise sous tutelle en 2008 ?